Castrum Saint Jean
De retour au castrum Saint Jean à Rougiers, lieu incontournable du patrimoine varois ! Cette fois-ci, nous avons poussé la promenade jusqu'à l'oppidum du Piégu.
Il y a plusieurs chemins pour monter sur la colline dominant Rougiers, cela vaut la peine : un vieux castrum, un village en ruine, une chapelle et un beau panorama : mérite le détour !
Le castrum Saint Jean
Le vieux village et le château de Rougiers ont été construits d'un seul tenant, au XIIe s., par les vicomtes de Signes. Malgré son importante fortification, l'ensemble n'avait pas vraiment de vocation militaire.
Son rôle était d'imprimer sur le territoire le pouvoir de son seigneur. Sa construction illustre un changement social important de l'époque : les paysans sont encouragés à quitter les hameaux dispersés pour se rassembler dans des villages nouveaux, au pied des châteaux. Ils vivent ainsi sous la surveillance directe du seigneur.
Ce modèle, très symbolique, mais peu pratique, ne survécut pas très longtemps. Ainsi à Rougiers, le village se dépeupla progressivement et se déplaça dans la plaine, à partir de la seconde moitié du XIVe s., autour d'un important axe routier, facilitant ainsi les échanges et l'accès aux champs cultivés. (source : https://www.archeodyssee.fr)
On observe un retour de l’attractivité du site, et une recrudescence de sa population entre les années 1330 et 1345, en raison de l’installation d’un atelier de verriers. Il s’accompagne d’un remodelage des habitations et des cours environnantes.
La période suivante est plus contrastée avec des périodes au cours desquelles cet habitat fortifié retrouve un intérêt :
- la terrible peste de 1348 qui a décimé la population provençale,
- les ravages causées par les Routiers d’Arnaud de Cervole puis par les Grandes Compagnies qui ont notamment pris et dévasté Saint-Maximin.
- les troubles causés par Raimond de Turenne et ses bandes armées qui a terrorisé la région entre 1390 et 1410.
Mais le processus de migration vers la plaine est trop puissant et, une fois le calme revenu, il reprend, et le site est progressivement abandonné. (source : http://www.saintmaximin2008.fr)
Le castrum de Rougiers se compose d’un château, de forme triangulaire, et d’un village fortifié (composé de neuf îlots d’habitations) logé sous la pointe nord du triangle et sur le flanc nord-est de la crête.
Deux remparts au sud -face à l’attaque- barrent le plateau. Du premier, il ne reste que les premières assises. Le second, long de 160 m environ, est flanqué de quatre tours espacées chacune de 10 mètres environ. D’est en ouest, se dressent une tour ronde, une tour carrée insérée dans le décrochement du mur d’enceinte, une tour semi-circulaire ouverte à la gorge (haute de 10 m environ) et une tour à éperon protégeant l’entrée du château.
La courtine reliant les deux tours orientales protège le donjon carré (7,50 m de côté) bâti à 3 m seulement du mur d’enceinte. Sa salle basse conserve la porte d’entrée et quatre archères. La fouille de cette pièce a révélé la présence de deux silos et de trois foyers d’époques différentes (fin XIIe, moitié du XIIIe et début du XIVe s). Le donjon s’élève aujourd’hui sur deux étages (trace de corbeaux et retrait de maçonnerie à 4 et 8 m). Face au donjon, au nord, se trouvent les restes du logis seigneurial et une citerne. Le bâtiment, en forme de L, se développait sur deux niveaux ; le « rez-de-chaussée » étant partiellement encastré dans le rocher. Au sud-est du donjon, l’espace défensif a fait place, dans la première moitié du XIVe s, à une cuisine (présence d’une cheminée murale et d’un « fourneau »).
Sur le côté ouest de l’enceinte, se dresse la tour à éperon qui contrôlait les voies d’accès au château. Son niveau supérieur était dédié à la défense, comme en témoignent les quatre archères perçant les trois faces restantes. Son niveau médian, englobait la chapelle (sans doute paroissiale) qui « enjambait » l’entrée du château. Comme pour les Tours de Merle, nul n’était sensé passer sous la chapelle une arme à la main. La déclivité du rocher, à l’extrême ouest, a été « comblée » par la construction, à côté du passage vouté, d’une salle basse (utilisée tout au long de la vie du castrum - de la fin du XIIe s au XVe s).
L’espace occidental était réservé à la basse-cour, qui aujourd’hui est occupée par la chapelle Saint-Jean-de-Solferino, bâtie en 1860. (source : http://www.richesheures.net)
L'oppidum du Piégu
L'oppidum du Mont Piégu dominant le village de Rougiers est dit à éperon barré car seule une partie de l'enceinte a été réalisée, le reste étant protégé naturellement par les falaises de la montagne. Il a été occupé au second âge de Fer, puis durant l'Antiquité tardive. Un fortin est alors bâti au-dessus des constructions antérieures. L'entrée sur le site traverse les ruines du rempart originel. Des murs ont été restaurés, à l'endroit de l'ancien fortin. Bon, il faut quand même faire preuve d'imagination !