Château de Valbelle
Les ruines du château de Valbelle, à Tourves, sont un site de promenade très agréable. De nombreux vestiges parsèment le parc : colonnade grecque, obélisque, pyramide, écuries...
Un château ruiné du Var qui mérite le détour ! Le conseil départemental en a désormais fait un Espace Naturel Sensible, et a aménagé son parc de fort belle manière en 2023.
Le château de Tourves domine le village depuis le Moyen Age. En 1002, c’est dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-André qu’on parle de château à Tourves lors de la donation du juge Heldebert de la moitié de Tourves au monastère. Le château est cité en 1019 dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Victor de Marseille ; la colline sur laquelle il s’élève est alors appelée Cauda Longa. Des trois castra érigés à Tourves, c’est lui qui donnera naissance au village actuel alors que les deux autres sites (Seysson et Gaylet) seront inhabités.
À la tête de la seigneurie, on trouvera successivement Raymond des Baux, les d’Arcussia, les Vintimille et enfin les Valbelle. Si les seigneurs se sont succédés à Tourves modelant et remaniant la demeure seigneuriale, c’est au dernier d’entre eux, Omer de Valbelle (1729-1778), qu’il faut attribuer le grand intérêt que représentent les ruines du château. (source : https://www.tourves.fr)
C'est lui qui, en 1767, hérita du château ainsi que de nombreux titres des diverses branches de sa famille dont ceux de Comte, Marquis, maréchal de camp, lieutenant du roi,... Il possédait aussi de nombreuses seigneuries en Provence et en région parisienne. Il transforma le château à l'allure médiévale en une riche demeure apte à accueillir la noblesse française dont il faisait partie.
Amoureux des lettres, des arts et du luxe, il invitait les plus grands artistes et penseurs de la fin du XVIIIè s. (Diderot, Voltaire, la Clairon, Houdon...) et organisait d'extravagantes réceptions dont la renommée se répandait bien au-delà des frontières provençales. Son but était de faire de cette demeure un temple dédié aux arts, à la culture, au bon goût, au luxe, et bien sûr à la fête.
En 1776, il fit bâtir la colonnade de style grec, que l'on voit encore de nos jours, devant laquelle on jouait des pièces de théâtre. En mémoire de son aïeul maternel, il fit ériger un obélisque de 24m de haut, réplique de celui de Sextius à Rome. On peut encore y lire la plaque de marbre qu'il a faite graver pour l'occasion.
Autour du château s’étendait un magnifique parc ("parc d'Auguste"), avec volière, statues grecques, romaines et égyptiennes, arbustes exotiques, pyramide...
Les écuries qui jouxtaient l'édifice étaient d'une rare richesse et témoignaient de son extravagance. Ce bâtiment, situé à une centaine de mètres à l'ouest, est en partie sauvé de la ruine (sa façade en pierres de taille).
Omer de Valbelle mourut d'apoplexie en 1778. Désirant être enterré dans la Chartreuse de Montrieux, il donna aux moines une partie de la forêt qu'il possédait aux abords du sanctuaire. Son tombeau était orné de quatre statues féminines sculptées par Houdon et Faussaty. On peut retrouver l'une d'elles (belle femme allongée) dans la grotte de la Sainte Baume.
Le château, connu comme l'un des plus beaux de Provence, passa pour quelque temps dans les mains des Castellane jusqu'à ce qu'éclate la révolution. En 1792, il fut réquisitionné par l'armée et transformé en hôpital, puis abandonné et saccagé l'année suivante. Le riche palais et son jardin furent pillés par les habitants de Tourves qui emportèrent les belles statues et les matériaux de construction pour leurs propres habitats.
La fontaine de la place de la mairie n'est autre que l'urne qui ornait le jardin, de même que la fontaine aux mascarons occupant un angle de l'église. Le baptistère de cette dernière est un ancien lavabo du château.
De nos, jours, en se baladant au milieu des ruines, on peut encore s'étonner de l'importance des murs du corps de bâtiment et dresser la tête pour voir le sommet de l'obélisque. La colonnade est toujours là elle aussi, symbole de la richesse culturelle et artistique du siècle des Lumières ayant survécu à la folie de l'homme. (source : https://www.merveilles-du-var.net)